Test de ChatGPT

Avec du retard, car cela a fait du buzz et engendré débats et questionnements depuis un moment, je me suis penché récemment sur quelques outils d’intelligence artificiel qui fleurissent sur le web. Parmi eux : ChatGPT, un chatbot conçu par la société américaine OpenAI dont la principale fonction est de générer du texte pour répondre aux requêtes des internautes. « Le miaou » est polyglote et parle le Français. L’illustration de cet article a d’ailleurs été générée par un autre outil capable de dessiner à partir d’un texte qu’on lui soumet.

J’ai bien sûr posé des questions à ChatGPT concernant les échecs. Les réponses n’étaient pas toujours pertinentes et parfois contenaient des erreurs importantes.

Là, où j’ai été assez bluffé, c’est lorsque je lui ai demandé de m’écrire de petits programmes. Il fallait bien détailler sa demande et souvent adapter/corriger pour obtenir un résultat satisfaisant mais, dans l’ensemble, c’est tout de même bien appréciable. Voici un exemple de demande :

Tu es programmeur en python depuis plus de 20 ans. Ecris-moi un programme qui va générer un fichier pdf d’une seule page au format A4. Ce fichier « exos-echecs.pdf » contiendra un titre demandé à l’utilisateur. Ce titre sera placé en haut du document. Puis, sera placé 1 cm en dessous du titre, un tableau sans bordure et centré dans la page avec des cellules espacées de 2 cm en largeur. Les cellules du tableau de 3 lignes et 2 colonnes contiendront des images provenant du dossier « diagrammes ». Ces images seront redimensionnées à 6,40×6,40 cm.

Et le programme sous linux (ou plutôt script que j’ai modifié légèrement) généré en quelques secondes par ChatGPT :

import os
from reportlab.lib.pagesizes import A4
from reportlab.lib.units import cm
from reportlab.pdfgen import canvas

# demander le titre à l'utilisateur
titre = input("Entrez le titre du document : ")

# initialiser le canvas et créer un fichier pdf
canvas = canvas.Canvas("exos-echecs.pdf", pagesize=A4)

# écrire le titre en haut de la page
canvas.setFont("Helvetica-Bold", 20)
canvas.drawCentredString(A4[0]/2, A4[1]-1.5*cm, titre)

# dessiner le tableau d'images
marge_gauche = 1.5*cm
largeur_cel = 9*cm
hauteur_cel = 8*cm
img_width = 6.4*cm
img_height = 6.4*cm
x, y = marge_gauche, A4[1]-2*cm
for i in range(3):
for j in range(2):
# charger l'image
img_path = os.path.join("diagrammes", f"d{i*2+j+1}.png")
img = canvas.drawImage(img_path, x+(largeur_cel-img_width)/2, y-hauteur_cel+(hauteur_cel-img_height)/2,
width=img_width, height=img_height)
# dessiner la cellule
canvas.rect(x, y-hauteur_cel, largeur_cel, hauteur_cel, fill=0, stroke=False)
# avancer à la cellule suivante
x += largeur_cel
x = marge_gauche
y -= hauteur_cel + 1*cm

# enregistrer le fichier pdf
canvas.save()

Ainsi, j’ai pu « automatiser » la création de fiches d’exercices d’échecs au format pdf. Un exemple qui sera donné aux enfants du premier groupe à la prochaine séance :

Je ne rentre pas ici dans les débats et questionnements sur l’IA car c’est un domaine que je ne connais pas mais sur lequel je me construis petit à petit une opinion d’ailleurs plus politique que technique. Passons…

Bachir s’est intéressé depuis bien plus longtemps à ces outils et a réalisé de son côté MAMI un programme d’appariements qui a retenu l’attention de la DNA (Direction Nationale de l’Arbitrage). Un prochain article sera certainement publié sur son logiciel.

Demandons à ChatGPT de nous conter une histoire :

Tu es écrivain de nouvelles depuis plus de 20 ans. Ecris-moi une histoire fantastique courte sur un enfant qui découvre le jeu d’échecs.

Sa réponse :

Il était une fois un petit garçon nommé Max, qui s’ennuyait souvent. Il avait passé l’été à jouer à des jeux vidéo, regarder des films et lire des bandes dessinées, mais il commençait à se lasser de tout ça.

Un jour, alors qu’il fouillait dans le grenier de sa grand-mère, Max a trouvé un vieux jeu d’échecs. Il avait déjà entendu parler de ce jeu, mais il ne savait pas comment y jouer. Il a demandé à sa grand-mère de lui apprendre, mais elle a dit qu’elle ne se souvenait plus comment y jouer.

Max a donc décidé de regarder des vidéos sur internet pour apprendre les règles. Au début, cela semblait difficile, mais il s’est vite pris au jeu. Il aimait les différentes pièces et leurs mouvements uniques, et il aimait essayer de prévoir les mouvements de son adversaire.

Un soir, alors que Max jouait contre lui-même, il a remarqué que les pièces sur le plateau bougeaient toutes seules. D’abord, il a cru que c’était son imagination qui lui jouait des tours, mais quand il a regardé de plus près, il a vu que c’était vrai. Les pièces se déplaçaient comme par magie, sauf que Max ne pouvait pas voir qui les contrôlait.

Intrigué, Max a commencé à jouer plus souvent, dans l’espoir de voir encore une fois les pièces bouger toutes seules. Et bientôt, il a découvert qu’il pouvait contrôler les pièces par la pensée. Il suffisait de se concentrer sur la pièce qu’il voulait bouger, et elle bougeait.

Max était émerveillé par cette découverte, et il a commencé à jouer tous les jours, de plus en plus longtemps. Il se perdait dans le jeu, oubliait le temps qui passait, et il était tellement concentré qu’il ne remarquait même pas quand les pièces commençaient à bouger toutes seules.

Puis un jour, alors qu’il jouait contre son père, Max a vu quelque chose d’étrange. Les pièces sur le plateau s’animaient comme si elles étaient vivantes. Elles bougeaient de manière plus fluide, plus rapide, et elles semblaient presque danser sur le plateau.

Max a compris que le jeu d’échecs était bien plus qu’un simple passe-temps. C’était une porte vers un monde fantastique, où les pièces étaient plus que de simples objets en bois. Elles avaient leur propre vie, leur propre personnalité, et elles étaient prêtes à se battre pour leur roi ou leur reine.

Depuis ce jour, Max a continué à jouer, de plus en plus fasciné par le monde qu’il avait découvert. Il n’avait jamais imaginé que le simple fait de déplacer des pièces sur un plateau pouvait être si magique. Mais maintenant, il savait que c’était vrai, et il était prêt à explorer toutes les possibilités qu’offrait ce monde incroyable.

 

Pour clore cet article, j’ai demandé à DALL.E 2, un copain de ChatGPT qui fait du dessin :

Une peinture de Rubens d’un jeu d’échecs au bord d’un cours d’eau une nuit de pleine lune en été 1971 🙂

Résultat :

 

 

 

2 commentaires

  1. Salut Franck,
    Super article, merci beaucoup ! Le texte généré par chatGPT est tout de même assez bluffant. Comme toi j’ai essayé cet outil, et je me suis dit qu’il m’aurait facilité la vie lorsque j’étais étudiant. C’est peut-être l’un des inconvénients de cet outil, faciliter la vie….Mais je m’égare. ChatGPT n’est que l’illustration des progrès humains, constants depuis le début de l’humanité. Progrès assez incroyables, mais dont le coût est inestimable. En même temps que je rédige cette réponse, je suis une émission de JM Jancovici, qui pose, à mon avis, à regard assez lucide sur notre situation actuelle, et à quel point nos progrès sont consommateurs d’énergie. Bon, relier Jancovici et ChatGPT est peut-être un peu osé, et n’empêchera pas que l’utilisation de ce nouvel outil va vite se développer à vitesse grand V ! Pour le meilleur…Et pour le pire.

    • Et tout comme toi, j’ai regardé des interviews, conférences de Jancovici 🙂 qui je pense, grosso modo, nous dit : « Les ressources physiques sont limitées et il va falloir revoir à la baisse nos consomations. » C’est pour cela que je ne crois pas trop à de l’IA partout qui risque de pomper beaucoup d’énergie. Le capitalisme qui n’a pas de limite est forcément quelque chose de fou dans un monde limité. Est-ce que nous serons partager ? Il faut l’espérer. (Oups : Est ce que nous saurons partager plutôt :)). J’ai demandé à ChatGPT « Combien coûte une requête ? ». Celui-ci m’a répondu en résumé « C’est gratuit. » Certains diraient : « Quand c’est gratuit, c’est toi le produit. » J’ai suivi un débat entre spécialistes de l’IA et politiciens. La spécialiste de l’IA : « Nous avons beaucoup plus puissants dans nos labos depuis longtemps. » Elle tenait ensuite ce genre de propos : « A nous de fixer des limites, de réguler, d’encadrer les utilisations. », propos qui déclenchèrent vite « fight vs politicienne ». Possible et là je tombe dans le complotisme, comme qui dirait, que cette arrivée sur le web de ces outils soient des tests… sur nous 🙂

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